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millefrancs,abientrouvéunamateurbritanniquepourlapayer,quoiqu’ellenevalûtpasmieuxqu’unemontredesoixantefrancs;maiss’ileûtexposésoixantemontressemblables,iln’eûtpeut-êtrepaspulesracerà1,000francslapièce.
L’industriemodernediffèredoncdel’artancienencequ’elleapourbatdemultiplieràl’infinilesépreuvesdesobjetsd’uneutilitégénérale,etd’enabaissertellementleprixqu’ilssoientaccessiblesàlaclasselapluspauvreetlaplusnombreuse,àlaquellenosphilanthropess’intéres-sent,dit-on,sivivementdenosjours.
Leslivresmanuscritsétaientjadisdesobjetsd’artsicoûteuxetsiraresqu’ilssetransmettaientpartestamentcommeunchampouunemaisondecampagne;nosco-piestypographiquesaucontrairesontdudomainedel’industrie,etleséditeursquienélèventlesprixpardesornementsd’unluxeexagéré,suiventunevoierétro-gradequilesconduitinfailliblementàlabanqueroute;carilsontbeaulimiterlestiragesetbriserleursplan-chesaprèsunpetitnombred’exemplaires,celanecha-touilleplusl’’amour-propredesrichesbibliophilesquiveulentbienpayercherunlivreunique,maisquiveu-lentlepossédersanspartage.
Laparaboledel’amateurdetulipesquiayantapprisl’existenced’unoignondelamêmeespècequelesien,l’acheta30,000florinspourlebroyersoussonpied,estl’histoireintimedetouslesvraisbibliophages.
Cen’estpaspourcesmaniaqueségoïstesqu’unédi-teurdelivresdoittravailler,c’estpourlesmasses,et,commel’afaitobserverM.LéonDelaborde:«Tellivrequi,tiréà1,200exemplairesdanslesconditionsoùsetrouvaitl’imprimerieilyavingtans,auraitprésentéà