Ce livre est une manière d’explorer le corpus de l’archive en ligne Gallica, au travers des enjeux de la reproduction technique, de la formalisation de ces enjeux ansi que leur l’inscription dans la matérialité des livres.

Cette exploration ironique met en parallèle deux « controverses » nées de l’évolution des techniques de reproduction puis de la numérisation et de la diffusion des contenus protégés par le droit d’auteur sur Internet :
- 1980 : la lutte des éditeurs contre la photocopie de leurs ouvrages en dehors des exceptions du droit d’auteur (copie privé) ni redevance compensatoire. Majoritairement ciblé sur les manuels scolaires, techniques et scientifiques, chaque duplication est considérée comme un manque à gagner et tuerait virtuellement un livre.
- 2012 : la loi d’exploitation numérique des livres indisponibles du XXe siècle et la création du dispositif ReLIRE : un registre d’oeuvres qui ne sont plus exploitées et qui seront numérisées et recommercialisées par une gestion collective de leur droits, si aucun refus n’est formulé par les auteurs ou ayants-droit.
La majorité des livres contenant la mention « le photocopillage tue le livre » font parti du dispositif ReLIRE et sont donc accessibles sur Gallica justement parcequ’ils ne sont plus édités. Le logo semble donc avoir été prémonitoire, voire performatif. Mais la plupart de ces livres sont des manuels ou des ouvrages sur des sujets spécifiques, c’est-à-dire les textes les plus suceptibles de subir les effets du temps, de ne plus être d’actualité ou d’être remplacé par un autre livre, plus récent ou plus complet. Le logo contre le photocopillage, numérisé et diffusé publiquement sur internet semble donc maintenant anachronique.
Ce projet est la première itération d’un processus d’édition à partir d’archives en ligne mettant en avant l’automatisation de l’extraction des données jusqu’à l’impression d’un livre et l’explicitation des choix formels et éditoriaux.